
Peter Der Manuelian est professeur d’égyptologie à l’université de Harvard et directeur du projet Giza. Spécialisé dans l’étude de l’architecture mortuaire, il est un expert reconnu de la nécropole de Gizeh. Le Trésor des Bâtisseurs présente le fruit de ses recherches sur les décors de la chapelle du mastaba d’Ankh-haf
et son mobilier.
Le mastaba d’Ankh-haf, construit il y a 4 500 ans pour conserver la dépouille
du vizir Ankh-haf, demi-frère du roi Khéops, est aujourd’hui détruit à 90 %.
Pour proposer une reconstitution historiquement probable, Peter Der Manuelian et les équipes Excurio se sont appuyés sur :
• Les fragments de bas-reliefs retrouvés dans la chapelle du mastaba, comme une corne de vache qui a permis de supposer qu’une scène de vie agricole était représentée dans la chapelle ;
• Les photos, carnets de notes et dessins de George Andrew Reisner, l’égyptologue qui, en 1925, a organisé des fouilles qui ont mis au jour le célèbre buste d’Ankh-haf, aujourd’hui exposé au musée des Beaux-Arts de Boston ;
• Des mastabas mieux conservés de la Ve dynastie, plus particulièrement celui de Kaninisut (G2-155) pour les motifs des bas-reliefs et celui de Merib (G2-100) pour les couleurs.
à partir de ces données, le buste d’Ankh-haf a pu être positionné dans la chapelle et un mur entier a été reconstitué en 3D.
Quant aux zones d’ombre qui demeurent malgré tout, elles ont été à l’origine d’une idée créative : et si les visiteurs pénétraient ce mastaba durant sa construction ?
C’est la raison pour laquelle vous avez pu observer une grille et des ébauches sur les murs : c’est ainsi que les artistes Egyptiens préparaient les murs à être sculptés et peints tout en respectant les proportions des différents hiéroglyphes.

Pierre Tallet est professeur d’égyptologie à l’Université Paris Sorbonne. Il a dirigé la mission d’archéologie qui a permis de découvrir à Ouadi-al-Jarf les papyrus de la mer Rouge. Parmi ces documents, le journal de Merer livre un témoignage édifiant sur l’organisation des anciens Egyptien pour mener le chantier de construction
de la pyramide
de Khéops.
Merer est le chef d’une équipe d’une quarantaine de personnes chargée de rapporter les différents matériaux nécessaires à la construction de la pyramide de Khéops.
Il a consigné dans son journal la façon dont les ouvriers Egyptiens allaient chercher les différents matériaux nécessaires à la construction des pyramides, comme le cuivre provenant du Sinaï pour la fabrication des outils, le bois de l’actuel Liban, ou encore les blocs de calcaire de Tourah, d’un blanc éblouissant, utilisés pour le parement de la Grande pyramide.
Si ce journal ne nous apprend rien sur la façon dont fût construite la pyramide, il nous éclaire sur la capacité d’organisation inouïe du peuple Egyptien.
Nous savons par exemple, grâce à son témoignage, que les Egyptiens étaient capables de prévoir les rations à emporter pour les ouvriers lors de leurs expéditions, qu’ils profitaient de la mauvaise saison en mer pour apporter les blocs de pierre du port de Ouadi-al-Jarf à Gizeh en traversant le désert, ou encore qu’ils démontaient leurs navires en fin de campagne pour les mettre à l’abri des voleurs.
Cette découverte a été le point de départ du voyage en Egypte, au-delà du plateau de Gizeh, que vous entreprenez aux côtés de Mona et Bastet à la recherche d’indices sur la construction des pyramides.

Jean-Pierre Houdin est un architecte français spécialisé en pyramides égyptiennes. Depuis maintenant plus d’un quart de siècle il consacre sa vie à la résolution de l’énigme de leurs constructions, élaborant une théorie extrêmement détaillée sur la façon dont les anciens Egyptiens auraient construit la grande pyramide
de Gizeh.
De récentes découvertes ont mis au jour deux vastes cavités jusqu’alors inconnues au cœur du monument. Ces découvertes viennent étayer les processus architecturaux proposées par Jean-Pierre Houdin.
Si le Journal de Merer nous renseigne sur l’organisation des ouvriers pour acheminer les matériaux jusqu’à Gizeh, la méthode exacte de construction demeure incertaine. Le Trésor des Bâtisseurs propose des pistes de réflexion, sans jamais prétendre révéler la vérité. Car, en réalité, la seule chose que nous savons… c’est que nous ne savons pas !
Et c’est bien cette posture d’humilité que Thot, jusqu’alors déguisé en faux Sphinx, récompense en se montrant sous sa forme d’ibis lors de la scène finale.